
À la surprise générale, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a annoncé la suppression prochaine de l’allocation de solidarité spécifique (ASS).
« Je pense notamment à l’allocation de solidarité spécifique, qui prolonge l’indemnisation du chômage et qui permet, sans travailler, de valider des trimestres de retraite. Nous avons une conviction et une cohérence forte. Nous considérons que la retraite doit toujours rester le fruit du travail et donc nous proposerons la bascule de l’allocation de solidarité spécifique au RSA et la suppression de cette allocation. »
Voici les propos du Premier ministre concernant l’ASS prononcés le 30 janvier dernier au cours d’un discours où de nombreuses mesures défavorables aux actifs ont été annoncées.
Une idée pas si nouvelle
La volonté de fusionner l’ASS et le Revenu de solidarité active (RSA) est un « serpent de mer » des politiques publiques.
En effet, l’ASS a été créée en 1984 et a donc précédé l’instauration du Revenu minimum d’insertion (RMI), l’ancêtre du RSA.
Si l’ASS avait pour but de créer un relais, sous forme de minimum social financé par la solidarité nationale (1), aux personnes arrivant en fin de droit à l’assurance chômage – dans un contexte d’augmentation du chômage, notamment de longue durée – le RMI, créé quatre ans plus tard, avait une vocation davantage universelle.