Comme vous avez pu le voir, l’absentéisme chez les agents territoriaux était au cœur du débat ces derniers mois, à l’Assemblée Nationale.
3 jours de carence, réduction du salaire sur les jours de maladie…les solutions trouvées par le précédent gouvernement Barnier, ressemblaient plus à des sanctions qu’à des solutions ; et avec le changement de gouvernement, nous sommes dans le flou, ne sachant plus, si ces réformes prendront bien effet ou pas.
L’idée pour le précédent gouvernement, était de « taper au portefeuille », mais n’y a-t-il que ce moyen pour résoudre le problème de l’absentéisme ?
Et si la solution était, plutôt, d’encourager les agents les plus assidus et les plus méritants, par du pouvoir d’achat…
« SOYONS FORCE DE PROPOSITION »
La fonction publique territoriale en Occitanie, souffre d’un taux d’« absentéisme » assez impressionnant ; encore faudrait-il se pencher sur les causes :
Moyenne d’âge élevée (55ans en Occitanie), postes de travail peu attirants pour les jeunes travailleurs, manque de perspectives d’évolution, multiplication des TMS (Troubles Musculo-Squelettiques), manque de reconnaissance des postes ingrats, métiers à fort taux de RPS (Risques PsychoSociaux)…
Cette liste non-exhaustive, explique, malheureusement, cette situation sans appel…
Et pour ne rien arranger, la fatigue se fait sentir chez les agents en poste, n’ayant d’autres alternatives que de remplacer les collègues, tant bien que mal, en suivant le mode « dégradé » dicté par la Collectivité.
« On tire sur la corde » ou encore, « on manque de remplacements et de reconnaissance alors que ça fait des mois que la situation est très tendue », a-t-on pu entendre sur différents sites de la Collectivité, de la part d’agent territoriaux.
Certains lycées en sont même arrivés à débrayer, de façon autonome, comme un cri à l’aide, pour alerter sur leur condition de travail…
« Injecter de l’argent pour faire des économies »
Ce principe semble illogique quand on y pense, mais si évident à la fois.
L’« absentéisme » coûte 17 millions d’euros chaque année à la Collectivité.
Et si la Collectivité investissait dans une prime, une fois par an, afin de récompenser les agents présents, méritants, à bout de souffle actuellement, leur permettant d’avoir un meilleur pouvoir d’achat, à l’heure où l’inflation n’a toujours pas stoppé sa progression, permettant ainsi, de la reconnaissance envers eux, et encourageant le retour de certains agents en arrêts de travail, démotivés par les conditions délétères, ne trouvant pas d’autres échappatoires…
Depuis deux ans, chaque agent de la Collectivité perçoit le CIA sur son salaire du mois de Décembre :
Le Complément Indemnitaire Annuel
Ce CIA est basé sur l’évaluation de chaque agent.
Un CIA de 50€ soumis à notation, où un seul critère « non-maitrisé » suffirait à le supprimer.
Ce CIA a un historique :
Initialement, il devait être une variable de notre RIFSEEP, soit 10%.
A l’unanimité, nous syndicats, nous nous sommes opposés au CIA, trouvant inacceptable qu’une partie de notre salaire soit soumise à notation (délibération de décembre 2017).
Ce CIA avait donc été établit à 0€.
Par la suite, afin de respecter la loi, et suite à des groupes de travail avec les organisations syndicales, ce montant a été ré-évalué au seuil de 50€ par an (seuil minimum).
C’est pour cela que depuis décembre 2023, chaque agent perçoit ces 50€ de CIA.
Mais ce CIA peut légalement aller jusqu’à…. 1260€.
Ne soyons pas utopiste, 1260€ serait un plafond très compliqué à atteindre, et dans ces temps d’économies budgétaires, ça sonnerait faux ; mais si la Région investissait ne serait-ce que 600€ par an, sur chacun des 6600 agents que nous sommes, pour valoriser notre travail, nous accorder cette reconnaissance dont on manque cruellement, et que tous les agents reprendraient goût au travail, cela serait un levier pour la Collectivité afin de faire des économies, et de redynamiser un secteur actuellement en crise.
Oui, de « faire des économies » :
Nous sommes 6600 agents territoriaux au Conseil Régional Occitanie.
600€ à chaque agent méritant et présent, une fois dans l’année, coûterait aux environs de 4 millions d’euros à la Collectivité.
Il en va de soi, que cette prime permettrait ainsi à la Collectivité de résorber l’absentéisme, ainsi que son coût (17 millions d’euros).
Une évolution vers le haut, par le travail, au lieu de taper au portefeuille des agents qu’on sollicite à outrance.